Un anniversaire spécial
Le 27 février, le matin de mon anniversaire, je décide
d’aller marcher avec Bob sur la petite plage déserte de Jolly Harbour. Quel cadeau de la vie, d’autant plus que les
coquillages abondent et je les cueille avec plaisir.
Magnifiques n'est-ce-pas? |
Vers 15 h 30 nous quittons Jolly Harbour pour nous rendre à
St-Martin, 90 milles nautiques à parcourir, ce qui équivaut environ à 18 heures
de navigation, donc une nuit en mer. J’avais
fait part à Bob que j’aurais préféré ne pas naviguer le jour de ma fête mais c’est
Miss météo qui en a décidé autrement.
Après le coucher du soleil, nous allumons nos feux de
navigation mais aucun d’eux ne fonctionne.
Nous ne serons pas visible pour la nuit, ni de l’arrière ni de l’avant,
seulement avec notre feu de mât, rien de rassurant. (Nous les avions pourtant vérifiés deux jours
précédant le départ et ils fonctionnaient).
Durant la nuit, je suis de garde et j’aperçois des
bouées. Je me dis que j’hallucine car à
1 500 pieds de profondeur c’est impossible. Je me frotte les yeux et je regarde de
nouveau, merde il y en a deux avec une pointe et deux flotteurs blancs. Je garde mon souffle et souhaite ne pas avoir
passé dessus avec Pinnacle.
À un moment donné, nous partons le moteur car il y a moins
de vent et on se fait brasser de côté par les vagues. Bruit fort et inhabituel du moteur, aurais-t-on
des câblots coincés dans l’hélice. Le
moteur chauffe, la température monte et on décide de l’éteindre.
Nous ne sommes toujours pas visibles et on peut voir qu’il y
a des voiliers derrière nous. On voit
une ville lumière et espérons que le bateau de croisière ne vient pas vers
nous. De temps en temps, Robert éclaire
les voiles avec une lampe très puissante ce qui donne un grand reflet de
luminosité sur la grande voile afin d’être bien vu des autres bateaux. C'est stressant!
À minuit, on redémarre le moteur et tout semble bien aller. On appuie sur l’accélérateur et il se remet à
chauffer. Merde on l’éteint. Notre vitesse est de 3,5 nœuds. Robert a la
tête dans le moteur pendant une bonne heure afin de savoir ce qui se passe.
On redémarre le moteur et on constate qu’on ne doit pas
dépasser 1 500 RPM car il se met à chauffer, donc nous n’avançons pas très vite.
Arrivés à St-Martin, on doit attendre pour l’ouverture du
pont à 10 h 30. On est stressés car
notre moteur nous inquiète. L’opérateur
du pont levant mentionne qu’il y aura un retard pour l’ouverture du pont. « Mettez-en de la sauce, nous n’en avons
pas encore eu assez ». Les bateaux
tournent tous en rond en attendant leur tour, l’espace est restreint.
On passe le premier pont et on doit attendre pour l’ouverture
du deuxième. On ne veut pas trop
s’approcher car il y du courant, donc on s’éloigne un peu et on patiente. Le pont ouvre enfin et on s’approche très
lentement car on ne peut pas aller plus vite, ce qui ne fait pas l’affaire de
l’opérateur du pont qui nous engueule comme du poisson pourri, les baguettes en
l’air, vraiment frustré. Même si on lui
dit que nous avons des problèmes avec la puissance du moteur, il n’écoute même
pas, il s’en fout carrément.
On finit par arriver épuisés dans le lagon sans avoir fermé
l’œil de la nuit. On réussit à s’ancrer
après deux tentatives car le fond est herbeux, je n’en peux plus.
En effet tout un anniversaire, ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort, vous devez être solide.
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