Un p’tit mot du Capitaine,
Le réveille-matin se fait entendre à 1 h du matin. Il y est
plutôt rare que ce machin truc intervienne durant notre sommeil depuis que nous
avons quitté nos emplois. La différence de ce matin, c’est qu’au lieu de
prendre le chemin du travail, nous allons prendre le large, la mer.
Sous un merveilleux ciel étoilé, la nuit est tranquille et
la pleine lune est aussi brillante qu’un lampadaire d’une ruelle au-dessus de
Pinnacle. Avec un peu de chance, elle nous accompagnera toute la nuit. Plan de
navigation : parcourir 65 milles nautiques, passer à
l’ouest des îles de St-Lucie et St-Vincent sous le vent et finalement arriver à
l’île de Bequia, en se donnant une latitude suffisante pour arriver avant le coucher du soleil.
Première île, Ste-Lucie se traverse assez bien à moteur et à
voile, les vents sont faibles avec une mer tranquille. j’ai l’impression que Dame
nature dort encore. Par la suite, le passage jusqu’à St-Vincent en pleine mer,
fut un petit plus rock & roll. Une mer agitée avec des vagues de 4 à 6
pieds qu’on prend à 45 degrés sur le côté bâbord avant. Pinnacle est quand même
assez stable malgré la condition de mer. Le vent de l’est qui était prévue
n’est pas au rendez-vous et nous avons plutôt un vent du sud-est d’environ
15kn. Donc, le vent presque sur le nez, au près serré, ce ne sont pas les
meilleures conditions pour la voile. Par-contre, la mer nous compense ce matin,
les dauphins viennent nous saluer et nage un peu avec Pinnacle. Nous avons
aussi l’occasion de voir des baleines. Quelle joie!
L’approche au nord de l’île de St-Vincent est difficile. Le
vent forcit rapidement à 30 nœuds et la vague monte jusqu’à 8 pieds à quelques
reprises. ‘’On se fait brasser, mais pas à peu près’’ Ouf! Nous avons
l’impression d’être dans un kayak de mer sur notre voilier…petit dans nos
harnais de sécurité et bien attaché dans le cockpit, on se rassure que tout va
bien à bord! Assez rough, merci! Mais
nous savons que cela n’est que temporaire. Selon le GPS à bord, l’effet du vent
qui contourne la pointe de l’île au nord de St-Vincent et de ses hauts sommets
peut être ressenti jusqu’à 5 milles nautiques au large, avant même d’arriver
sur la côte. Un phénomène naturel du vent qui doit être bien compris en
navigation dans les Antilles. Donc par prudence, il y est préférable de réduire
la voilure avant même d’arriver dans cette zone critique.
Drôle à dire, mais une heure plus tard, sous la protection
de l’île, c’est une mer d’huile. Il n’y a plus de vague et de vent. Nous devons
même avancer à moteur afin de maintenir notre vitesse de croisière, plan de
navigation calculée sur une valeur de 5 nœuds.
La côte ouest de St-Vincent est tout simplement à couper le souffle. Une
île magnifique qui offre une vue panoramique et splendide avec ses reliefs
accidentés, ses sommets vertigineux couverts d’une végétation très dense. Elle
est aussi bien protégée par ses hautes falaises et ses immense cap de rocher. Tout
au fond des petites anses entourées d’eau turquoise, nous pouvons percevoir
quelques plages de cocotiers désertiques. D'ailleurs, nous avons aussi la
chance d’observer quelques jeunes baleines, toujours impressionnant de les
croiser en mer.
Oui effectivement, je confirme que nous pouvons encore
trouver des paradis terrestres dans ce monde. Mais cette fois-ci, nous devons
poursuivre notre route sur Bequia, petite île charmante au sud de St-Vincent.
Finalement, après une longue journée, nous sommes arrivés vers les 15h30, épuisés
et bien salés, mais heureux d’être rendus à Bequia à l’ancre. Nous sirotons tranquillement une bonne bière
froide et je crois que le coucher du soleil sera, encore une fois magnifique ce
soir.
L'armoire à épices après la traversée, ça vous donne une idée! |
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