Après deux nuits au mouillage de la marina de St-Augustine,
nous avons décidé de prendre la mer direction Fort Pierce avec notre ami Marcel
de Locura qui navigue en solo. Le bras
de mer était assez mouvementé et on pouvait apercevoir au loin les vagues qui
déferlaient. Nous avons toujours un
petit pincement au cœur avant de prendre la mer. Rendus en mer nous avions un vent portant de
15 nœuds et notre navigation se faisait au génois. On s’est dit : si la mer n’est pas
favorable, on sort au prochain bras de mer.
Marcel n’est pas certain de continuer étant donné que le vent ne semble
pas vouloir faiblir et nous avons même des pointes à plus de 20 kn et les
vagues grossissent. On se fait brasser
et on décide quand même de continuer.
Nous invitons Marcel à nous suivre et nous lui disons que s’il vient
avec nous, nous resterons ensemble quitte à diminuer notre voilure pour aller à
la même vitesse et que nous veillerons sur son voilier lorsqu’il fera un somme
durant la nuit. Très courageux et
confiant, il décide de poursuivre. Environ 20 milles avant l’arrivée à l’Inlet,
Marcel décide de mettre sa ligne à l’eau pour taquiner le poisson. Nous faisons de même et le derby
commence. Après une bonne heure, on
décide finalement de remonter notre ligne et on se dit que nous ne sommes pas
préparés à recevoir un poisson à bord, nous n’avons pas de seau à la portée et nous
n’avons pas le goût de salir le cockpit, etc.
Lorsque Robert tire sur la ligne, il ressent une certaine tension. Yé,
nous avons un poisson, un beau Little tuna d’environ 5 à 6 livres. Nous sommes super contents, la glace est
brisée.
En navigation l'amirale à la barre |
Un capitaine heureux |
Tout cela pour dire qu’après 30 heures de navigation, sans dormir, nous
arrivons enfin à l’inlet de Fort Pierce et nous y avons mis plus de 30 minutes
pour nous rendre dans l’Intracostale avec une marée de 2.6 kn dans le nez. On décrasse nos moteurs!
Très fatigués, on se met à l’ancre juste avant le pont. L’intérieur de Pinnacle est sans dessus
dessous. Tout est en désordre et on
décide de s’asseoir dans le cockpit avec une bonne bière pour décompresser.
Pour mettre un peu de piquant, nous apercevons un bateau
moteur qui se dirige vers nous. Ce sont
les CBP’s (les douaniers armés) qui s’approchent de Pinnacle. Y manquait juste ça! Ils sont 6 et trois décident de monter à
bord. Ils nous demandent nos passeports,
permis de conduire et les enregistrements de Pinnacle. Une série de questions suit (d’où vous venez,
où vous allez, où habitez-vous, etc.) et ils décident de fouiller de fonte en
comble l’intérieur de Pinnacle.
Évidemment, ils n’enlèvent pas leurs bottes et ils se contrefoutent bien
d’égratigner le plancher de bois.
S’ensuit une entrevue avec chacun de nous séparément. Ce n’est pas agréable de se faire traiter
comme si nous étions des criminels.
Tout cela dure plus d’une bonne heure avant qu’ils quittent
enfin. Marcel a également reçu leur visite
et n’est pas très enchanté, lui aussi.
Après cette journée, nous étions au lit à 19 heures et quelques secondes plus tard nous dormions profondément.
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