21 juin 2016

Traversée de St.Lucia à Bequia

Un p’tit mot du Capitaine,

Le réveille-matin se fait entendre à 1 h du matin. Il y est plutôt rare que ce machin truc intervienne durant notre sommeil depuis que nous avons quitté nos emplois. La différence de ce matin, c’est qu’au lieu de prendre le chemin du travail, nous allons prendre le large, la mer.

Sous un merveilleux ciel étoilé, la nuit est tranquille et la pleine lune est aussi brillante qu’un lampadaire d’une ruelle au-dessus de Pinnacle. Avec un peu de chance, elle nous accompagnera toute la nuit. Plan de navigation  : parcourir 65 milles nautiques, passer à l’ouest des îles de St-Lucie et St-Vincent sous le vent et finalement arriver à l’île de Bequia, en se donnant une latitude suffisante pour arriver avant le coucher du soleil.

Première île, Ste-Lucie se traverse assez bien à moteur et à voile, les vents sont faibles avec une mer tranquille. j’ai l’impression que Dame nature dort encore. Par la suite, le passage jusqu’à St-Vincent en pleine mer, fut un petit plus rock & roll. Une mer agitée avec des vagues de 4 à 6 pieds qu’on prend à 45 degrés sur le côté bâbord avant. Pinnacle est quand même assez stable malgré la condition de mer. Le vent de l’est qui était prévue n’est pas au rendez-vous et nous avons plutôt un vent du sud-est d’environ 15kn. Donc, le vent presque sur le nez, au près serré, ce ne sont pas les meilleures conditions pour la voile. Par-contre, la mer nous compense ce matin, les dauphins viennent nous saluer et nage un peu avec Pinnacle. Nous avons aussi l’occasion de voir des baleines. Quelle joie!

L’approche au nord de l’île de St-Vincent est difficile. Le vent forcit rapidement à 30 nœuds et la vague monte jusqu’à 8 pieds à quelques reprises. ‘’On se fait brasser, mais pas à peu près’’ Ouf! Nous avons l’impression d’être dans un kayak de mer sur notre voilier…petit dans nos harnais de sécurité et bien attaché dans le cockpit, on se rassure que tout va bien à bord!  Assez rough, merci! Mais nous savons que cela n’est que temporaire. Selon le GPS à bord, l’effet du vent qui contourne la pointe de l’île au nord de St-Vincent et de ses hauts sommets peut être ressenti jusqu’à 5 milles nautiques au large, avant même d’arriver sur la côte. Un phénomène naturel du vent qui doit être bien compris en navigation dans les Antilles. Donc par prudence, il y est préférable de réduire la voilure avant même d’arriver dans cette zone critique.

Drôle à dire, mais une heure plus tard, sous la protection de l’île, c’est une mer d’huile. Il n’y a plus de vague et de vent. Nous devons même avancer à moteur afin de maintenir notre vitesse de croisière, plan de navigation calculée sur une valeur de 5 nœuds.  La côte ouest de St-Vincent est tout simplement à couper le souffle. Une île magnifique qui offre une vue panoramique et splendide avec ses reliefs accidentés, ses sommets vertigineux couverts d’une végétation très dense. Elle est aussi bien protégée par ses hautes falaises et ses immense cap de rocher. Tout au fond des petites anses entourées d’eau turquoise, nous pouvons percevoir quelques plages de cocotiers désertiques. D'ailleurs, nous avons aussi la chance d’observer quelques jeunes baleines, toujours impressionnant de les croiser en mer.

Oui effectivement, je confirme que nous pouvons encore trouver des paradis terrestres dans ce monde. Mais cette fois-ci, nous devons poursuivre notre route sur Bequia, petite île charmante au sud de St-Vincent. Finalement, après une longue journée, nous sommes arrivés vers les 15h30, épuisés et bien salés, mais heureux d’être rendus à Bequia à l’ancre.  Nous sirotons tranquillement une bonne bière froide et je crois que le coucher du soleil sera, encore une fois magnifique ce soir.

L'armoire à épices après la traversée, ça vous donne une idée!
La journée se termine toujours bien.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Écrivez un commentaire